Le 14 août 1998, Xavier Miserachs nous quittait et, l’année suivante, la Biennal de Fotografia Xavier Miserachs voyait le jour en hommage au photographe qui l’a inspirée et a accompagné toutes ses éditions.
Vingt ans se sont passés, ainsi que beaucoup de choses impensables à l’époque. Le développement inéluctable des nouvelles technologies de la communication, l’importance acquise par Internet et les réseaux sociaux, le rôle et le déferlement des images sans cesse générées et les avancées technologiques permettant d’expliquer des histoires, la démocratisation de la photographie, le journalisme citoyen… tout cela a changé la façon de faire et d’observer une photographie. Mais on a également assisté à la disparition progressive des espaces consacrés à la photographie dans les médias traditionnels, à la banalisation des images et, malgré les possibilités offertes par les nouveaux canaux de communication, au manque de lieux destinés à la photographie rigoureuse, véridique, honnête et engagée.
La Biennal de Fotografia Xavier Miserachs veut continuer à revendiquer sa qualité de plateforme pour la diffusion de la photographie documentaire, fidèle à l’objectif qu’elle s’est fixé et qu’elle a cherché à atteindre depuis sa première édition. Pour célébrer le chemin parcouru, nous présentons un programme prestigieux qui aurait, sans aucun doute, été approuvé par Xavier Miserachs lui-même : les portraits magistraux d’Atín Aya ; deux regards féminins, le cachet personnel inspiré par les classiques de Sandra Balsells et la délicatesse de Maria Contreras Coll ; le témoignage rigoureux et nécessaire de Samuel Aranda et de Lorenzo Meloni ; le photojournalisme engagé de Miquel Dewever-Plana ; le reportage documentaire de proximité de Joan Alvado ; la mémoire du passé des pionniers Jaume Ferrer et Josep Esquirol ; l’ironie et l’intelligence de Xavier Miserachs et d’Henri Cartier-Bresson, juste de la photographie, et en lettres capitales.
