2010
VIe Édition
L’importance que l’image a acquise ces dernières décennies est indéniable. Notre quotidien est entouré d’une avalanche visuelle qui provient de partout, avec des objectifs divers, mais presque toujours destinés à influer nos habitudes et nos coutumes. Pourtant, tous les professionnels de photographie savent qu’il est très difficile de trouver un moyen de diffuser leur travail. Les médias traditionnels sont de plus en plus uniformes et politiquement corrects et, même si l’utilisation de nouvelles technologies offre des formules de diffusion intéressantes, celles-ci n’en sont qu’à leurs balbutiements. Face à cette situation, des espaces où le public peut observer la photographie en direct et apprécier un travail réalisé avec rigueur et professionnalisme sont nécessaires.
C’est pourquoi la Biennal de Fotografia Xavier Miserachs agit depuis plus de douze ans en tant que plateforme de diffusion et projection de la photographie comme expression culturelle. Dans cette nouvelle édition, nous présentons huit expositions qui abordent la photographie documentaire à partir de critères très différents, mais qui produisent toutes d’excellents résultats. Nous y trouverons les photographies de Ricard Terré, marquées par la création d’un univers très personnel, autour de thématiques récurrentes et empreintes d’une indéniable charge poétique ; le photojournalisme classique d’Enrique Meneses, qui nous propose un véritable voyage dans le temps à des moments primordiaux de l’histoire de la seconde moitié du XXe siècle ; les images de l’Empordà capturées par Frederic Martí qui, par sa curiosité de photographe amateur, nous a laissé un précieux témoignage de la vie de notre région ; les portraits virtuoses, presque picturaux, de Fernando Moleres qui traitent de la vie monastique, et le projet de Montse Campins, qui détaille la femme contemporaine à travers ses portraits de « Maries ». Nous y verrons également des expositions d’un documentalisme plus jeune et revendicatif, avec une claire intention de dénonciation, dans les cas de Joseba Zabalza, photographiant les personnes qui vivent des ordures, et d’Alfonso del Moral, montrant les toxicomanes du centre culturel russe de Kaboul avec un respect et une délicatesse exemplaires, ainsi que le projet pédagogique proposé par Maria Velasco sur les similitudes qui existent entre les individus quelle que soit leur origine.
Nous inaugurons aussi une nouvelle section, la Biennal Off, avec des expositions de cinq photographes exposés dans des salles non officielles, mais qui suivent les mêmes critères documentaires. Il s’agit de Celeste Arroquy, Jordi Cané, Lluís Català, Eugeni Gay et Isabel González. Un témoignage clair que la photographie documentaire est plus vivante que jamais.















