La VIIe édition de la Biennal de Fotografia Xavier Miserachs vous propose un voyage passionnant mené par des photographes qui se sont obsédés, parce que se consacrer à la photographie aujourd’hui implique beaucoup d’obstination, à faire de la photographie documentaire un moyen pour montrer des réalités que nous ignorons, que nous ne voyons pas ou, pourquoi ne pas le dire, que souvent nous ne voulons pas voir.
Pour commencer, nous avons l’honneur de compter sur une rétrospective de Ramon Masats. C’est un privilège, après avoir exposé les œuvres de Xavier Miserachs et de Ricard Terré, de pouvoir présenter le travail de celui qui fut l’un de leurs compagnons de route dans l’aventure photographique commencée dans les années 1950 et qui, depuis, a développé une œuvre prolifique. Une véritable référence et un maître pour les générations qui lui ont succédé. Josep Vives est, dans cette édition, le photographe local. Ses images évoquent notre histoire récente et nous encouragent à partager ensemble les souvenirs qu’elles nous offrent. Nous voyagerons en Afghanistan, à travers l’excellent reportage de Sergio Caro, et rencontrerons les véritables protagonistes d’un conflit long, oublié et très méconnu. Avec Marta Ramoneda nous irons jusqu’au Pakistan, où les transsexuels survivent dans une société de plus en plus conservatrice. Un exemple de transgression et de quête de liberté dans l’intolérance.
Dans cette édition, nous ouvrons une section dédiée au travail de collectifs qui ont choisi la photographie documentaire comme outil de diffusion, réflexion et transformation sociale. Calle 35, Pandora, Photographic Social Vision, PIEL de FOTO et Ruido Photo représentent l’union des efforts, du professionnalisme, de la sensibilité et de la créativité pour montrer, par l’image, des aspects ignorés d’un monde où, paradoxalement, malgré le fait de pouvoir compter sur des technologies de l’information très développées, la désinformation règne.
Dans la section Off, inaugurée lors de l’édition précédente, nous découvrirons les reportages d’Albert Jódar et de Maysun, deux jeunes documentalistes qui nous présentent leurs travaux réalisés en Chine et en Egypte, ainsi que les images plus personnelles d’Alba Yruela et de Jordi Vera. Enfin, nous aurons l’occasion de voir les cinq reportages lauréats du Prix Revela, un projet créatif récent visant à promouvoir l’aide sociale directe. À travers des protagonistes photographiés avec le regard respectueux des photographes, nous connaîtrons l’exil forcé, les vies brisées des enfants et des jeunes en prison, l’apprentissage avec une paralysie cérébrale, la maladie dans un monde de survie extrême, et les histoires personnelles et traditions que des femmes victimes du sida souhaitent préserver pour leurs enfants à travers des mémoires.
